ÉGLISE DE LA PURIFICATION DE LA BIENHEUREUSE-VIERGE-MARIE

445, rue Notre-Dame, Repentigny, Qc

Le texte qui suit est un extrait d’un document réalisé sous la direction du Père Lucien Leblanc, entre 1975 et 1978. Le lecteur comprendra alors que des modifications ont pu se produire au cours des quarante dernières années.

L'Église de la Purification naît à sa forme actuelle en 1850. Les « marchés et devis » stipulent que l’édifice remanié devra atteindre 100’ de longueur et que « les longs-pans » seront reculés jusqu'à l’extrémité des croisillons de façon à obtenir une nef présentant une ligne droite d'un bout à l'autre. Les nouvelles fondations, comme les premières, s'appuieront sur « pilotis enfoncés à coupe perdue ». La façade avancée sera flanquée de deux tours en pierre supportant deux clochers. Une rangée de colonnes « avec chapiteaux de style corinthien » remplacera les anciens murs rasés au niveau du plancher et la corniche sculptée sera prolongée.

Louis Queret dit Latulippe, entrepreneur général, s'associe à Élie Brien dit Desrochers pour exécuter les travaux prévus. La façon de la corniche et des chapiteaux est confiée aux ciseaux de Louis Xavier Leprochon. Ces travaux d'envergure prendront fin en 1856. L'inauguration officielle du « nouveau vaisseau » et la bénédiction des trois cloches obtenues chez Evans auront lieu le 25 juin.

Au cours de la longue histoire notre église n'a pas seulement renouvelé sa décoration et modifié sa forme, elle a changé son nom. Le 24 juin 1838, Mgr Lartigue remplaçait le vocable de l’Église St-Pierre-du-Portage par celui de « L'Assomption de la Bienheureuse-Vierge-Marie », titre reconnu à notre église depuis plus de cent vingt-cinq ans.

Dernières modifications.

En 1862 les marguilliers en charge confient à sieur Isidore Larose, maître-menuisier, le soin de transformer les bancs de la nef de façon à élargir « l’allée centrale » pour faciliter le déroulement « des processions ».

Entre les années l882 et l884, les châssis de l’église furent remplacés et dotés de « vitres de couleur » fabriquées à Montréal. Les caisses de vitres parviennent à Repentigny par « Steam-boat ».

Deux ans plus tard, un dénommé Théodore Brousseau, résidant à St-Paul-l’Ermite, entreprend de recouvrir la toiture de l'Église de « fer blanc » après avoir soigneusement décloué le bardeau de cèdre.

Les architectes Gauthier et Daoust dessinent les plans d'une nouvelle voûte en 1907. Certains éléments sculptés par Louis Quevillon reçoivent une nouvelle destination. Une rosace en spirale est apposée sous la tribune de l’orgue et une autre, plus ample et plus ouvragée, au plafond de la sacristie.

Au cours des années, les modes de chauffage avaient changé sans modifier sensiblement l’appareillage traditionnel. En 1933, cependant, un système de chauffage central, installé au sous-sol du presbytère, entraînait la disparition définitive des pittoresques fournaises et du long tuyau d'échappement qui se perdait dans la voûte. Ce long cheminement peut être résumé en quelques mots.

L'Église de la Purification de la Bienheureuse Vierge Marie conserve aujourd'hui encore une stature modeste et son histoire, apparemment bien remplie, ne figure pas en librairie. Plusieurs de ses traits ont été gravés par des artistes de renom, mais le temps et des mains moins expertes ont altéré ici ou là le dessin primitif. L'avenir s'annonce tout différent.

Un bien culturel classé Monument historique.

En juillet dernier (1978) le Ministre des Affaires culturelles, M. Denis Vaugeois, annonçait officiellement que l’Église de la Purification accédait au titre de « Bien culturel classé sous la rubrique Monument historique ». Cette décision prend effet « à compter du deuxième jour de juin 1976 ».

Officiellement, notre vieille église accède à un nouveau statut et l’ingénieuse créativité de nos ancêtres reçoit « sur parchemin » une consécration bien méritée. Ce verdict, longuement mûri, confie à notre génération une lourde, mais tonifiante responsabilité qui est celle d'introduire dans le vécu ce statut et cette consécration.

Lucien Leblanc