MAISON THOUIN

361, Boulevard L'Assomption, Repentigny, Qc (Lot 143-12)

Le texte qui suit est un extrait d’un document réalisé sous la direction du Père Lucien Leblanc, entre 1975 et 1978. Le lecteur comprendra alors que plusieurs changements concernant, soit les propriétaires, soit l’apparence des maisons, ont pu se produire au cours des quarante dernières années.

La construction de cette volumineuse maison de bois, sise boulevard L'Assomption, serait antérieure à 1830. Il nous a été impossible d’être plus précis, mais selon le terrier de 1795, Louis Thouin est propriétaire de ce lot. C'est pourquoi nous l’appellerons Maison Thouin.

Elle présente les caractéristiques d'une maison d'inspiration française. Elle a un plan rectangulaire de 32 1/2‘ X 31’ qui se rapproche de la dimension des maisons de pierre rencontrées dans notre ville. Elle possède une cuisine d’été, avec toit à deux versants, située dans l'axe longitudinal de la maison. Le rez-de-chaussée est presque au niveau du sol.

Elle a deux fenêtres et deux portes en façade. Le mur pignon sud renferme trois ouvertures et le mur au nord n'en compte aucune. À l'arrière, on en compte deux. Certaines fenêtres ont été changées, mais celles d'origine sont à grands carreaux et à battants ornés d'un chambranle. À l'avant et à l'arrière, les châssis sont garnis de contrevents. Ceux en devanture sont de planches, tandis que ceux à l'arrière sont à panneaux avec motif appelé « pli de serviette », selon le propriétaire.

Le toit à deux versants a un angle moyen. Il est recouvert de tôle à la canadienne. La corniche déborde légèrement les murs pignons. Le larmier excède les longs-pans et une toiture recouvre la galerie à cinq colonnes sur toute sa largeur.

La charpente de cet édifice est aussi complexe que celles des maisons de pierre. Elle est composée de trois fermes reliées entre elles par des entretoises et des aisseliers. L'assemblage entre la sablière et le mur est de mortier.

Nous rencontrons deux cheminées adossées aux murs de pignons. La base de celle située au nord est en pierre, mais à partir du premier plancher, elle est de brique. L'autre est complètement en pierre. À sa fondation, une pièce de bois horizontale rencontre une pièce de bois verticale. Ces petites poutres serviraient-elles à soutenir le mur de maçonnerie de la fondation ou cachent-elles une utilisation quelconque de la cheminée?

Quatre trappes, dans le plancher du rez-de-chaussée, permettent d'accéder au sous-sol. Une seule est cependant utilisée. Elle est située en dessous de l'escalier menant au grenier.

Une petite échelle de meunier à limon français et à pente raide, conservant une allure rustique, nous conduit à la cave. Le solage est de pierre et mortier, d'une hauteur d'environ quatre pieds et demi. Un mur de refend traverse la maison sur toute sa longueur. Le sol est en terre battue.

Les poutres, équarries sur une face, supportent deux couches de madriers espacées par un pouce d'air, et une couche d'un pouce de sable recouverte d'un faux plancher.

Les murs sont en pièce sur pièce. À l'extérieur, ils sont recouverts en aluminium bosselé. Les surfaces intérieures se composent de lattes de bois diagonales remplies de mortier et enduites de crépi.

Quant aux cloisons, elles sont en planches de 18’’ à 19’’ de large. La disposition des planches est remarquable : une élargit vers le bas, la suivante élargit vers le haut et ainsi de suite.

Cette maison renferme des éléments dont il serait intéressant d'en connaître la signification. L’étage n'a jamais été habité; il est donc resté dans son état originel. Le rez-de-chaussée, par contre, avait subi quelques petites modifications que les propriétaires actuels restaurent dans un bel esprit de conservation.

Carmen Lefebvre, Lucien Leblanc

Recherche sur la patrimoine de Repentigny, Repentigny, 15 nov. 1978, Lucien Leblanc et collaborateurs, p. 63-65. Document déposé à la Ville de Repentigny

MAISON THOUIN

361, boulevard L'Assomption, Repentigny, Qc (Lot 143-12)

Le texte qui suit est un extrait d’un document réalisé entre 1975 et 1979. Le lecteur comprendra alors que plusieurs changements concernant, soit les propriétaires, soit l’apparence des maisons, ont pu se produire au cours des trente dernières années.

Voici la plus intéressante, et peut-être la plus ancienne, des maisons de bois de Repentigny.

Cette maison fut construite à la fin du XVIIIe siècle, précisément entre 1764 et 1800, par Louis Thouin, fils de Jean-Baptiste Thouin et de Marie-Charlotte Beaudoin, sur une terre que ceux-ci iui avaient léguée. Précisons qu'en 1764, au moment du leg, il n'y avait aucun bâtiment sur le terrain.

Le 22 janvier 1800, Louis Thouin et son épouse font donation de ce terrain, sur lequel il y a alors de construit « une maison, une grange, une laiterie et autres bâtiments », à un neveu, Jean-Baptiste Thouin, qui en demeura propriétaire jusqu'à sa mort, en 1818.

Dans l'inventaire de ses biens, on nous informe que depuis qu'il possédait cet emplacement, Jean-Baptiste Thouin avait fait faire des améliorations à sa maison, fait construire de nouveaux bâtiments, soit une étable et une grange, et fait pierroter sa laiterie.

Il aurait alors déboursé quatre-vingt-dix (90) livres pour faire de « grosses réparations à une maison en bois de trente pieds sur vingt-huit, en ayant fait tirer les joints en dehors lembrissée avec l'ancien bois à la cheminée, un peron neuf, une contre-porte de grenier à quatre-vingt-dix livres y compris la couverture du four. »

La similitude entre les caractéristiques architecturales et les données fournies par le document susmentionné, nous permet d'affirmer que cette maison est la même qui subsiste aujourd'hui (1978).

Pendant plus d'un siècle, elle fut la propriété de la famille Thouin, et par la suite, les Lachapelle y demeurent une quarantaine d'années. Aujourd'hui (1978), M. Jean-Pierre Ratelle en est propriétaire.

Repentigny, Répertoire des immeubles traditionnels, Été 1975, Ministère des Affaires culturelles, Direction générale du Patrimoine, 1979, p. 132-136. Document déposé à la Ville de Repentigny

Notes complémentaires :

• Donation de Jean-Baptiste Thouin et Marie Beaudoin à Louis Thouin, le 13 juin 1764, Daguilhe

• Inventaire des biens de la communauté d’entre Marie-Geneviève Beaudry et de feu Jean-Baptiste Thouin, le 28 mars 1818, J.-M. Cadieux.