PATRIMOINE BÂTI, VILLE DE REPENTIGNY

MOULIN GRENIER

14, Parc du Vieux moulin, Repentigny, Qc (Lot 31-3)


Le texte qui suit est un extrait d’un document réalisé sous la direction du Père Lucien Leblanc, entre 1975 et 1978. Le lecteur comprendra alors que plusieurs changements ont pu se produire au cours des quarante dernières années. On notera ainsi que la restauration du moulin a été effectuée.


Propriétaire : Société historique de Repentigny pour la sauvegarde du patrimoine

Les origines

Le document le plus ancien à signaler l’existence du Moulin Grenier remonte à 1822. François Grenier, marié à Thérèse Provost, fait donation à son fils du même nom d'un compost de terre à prendre au sud du chemin du Roy sur lequel « est bâti un moulin en pierre ». On peut supposer que la construction date depuis peu, puisque le donataire devra payer « ce qui reste dû sur le moulin ». Cette hypothèse reçoit un appui indéniable au recensement rédigé par Benjamin Moreau en l851. Celui qui deviendra le premier maire de Repentigny introduit le Moulin Grenier en ces termes : « Un moulin en pierres mû par le vent bâti en 1820 (environ) aux frais et bénéfice de feu François Grenier père, dont le coût est estimé, tout compris, à 3 000 francs (chiffre rond) ancien cours ». Nous pouvons donc, sans risque d'erreur grave, accepter l’année 1820 comme date de construction du moulin ; nous devons aussi accepter, comme bâtisseur certain, sieur François Grenier, époux de Thérèse Provost.

Le Monument historique

Le Moulin Grenier, devenu officiellement monument historique en 1975, porte de façon très apparente les marques de son âge et de son histoire.

Les pièces de menuiserie nous reportent à l’époque révolue de l’équarrissage à la hache et de l’assemblage à tenons et mortaises, maintenu en position par la cheville de bois. La forme arrondie de la calotte a obligé le charpentier à disposer les planches du toit en position horizontale. Ce trait se renouvelle seulement une fois dans la charpente de la maison située au 361 boulevard L'Assomption. L'une des poutres supportant le plancher des meules laisse voir le travail de la scie mécanique venue plus tard. La maçonne en pierres des champs perdues dans le mortier conserve partout son caractère d'autrefois, malgré certaines retouches exécutées de mains d'experts.

Malheureusement, un pénible accident de la circulation a provoqué l’enfoncement d'une porte d'entrée et arraché quelques pierres à la base de l’édifice. Les intempéries et l’inaction ont eu raison d'abord des vergues qui faisaient tourner la « meule courante ». Le « guy », qui permettait d'ajuster la « calotte » aux caprices du vent, a connu le même sort après 1962.

À l’intérieur, un minuscule foyer aménagé dans le bas de la muraille nous apprend que le moulin tournait hiver comme été ; l’escalier du meunier « rongé par l’usure nous fait comprendre que le maître des lieux trimait dur pour moudre tous les ans les quelque 2 240 minots de tous grains » (texte rapporté par Benjamin Moreau).

Le mécanisme, devenu silencieux aux environs de 1909, paraît en bon état. Le rouet aux engrenages de bois est bien en place de même que l'auget et la lanterne. Ce fait est devenu rare puisqu’architectes et des ingénieurs viennent y parfaire leurs connaissances.

Lucien Leblanc

Recherche sur la patrimoine de Repentigny, Repentigny, 15 nov. 1978, Lucien Leblanc et collaborateurs, p. 13-14. Document déposé à la Ville de Repentigny.

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