PATRIMOINE BÂTI, VILLE DE REPENTIGNY

MAISON GRENIER

915, rue Notre Dame, Repentigny, Qc (Lot 31)


Le texte qui suit est un extrait d’un document réalisé sous la direction du Père Lucien Leblanc, entre 1975 et 1978. Le lecteur comprendra alors que plusieurs changements concernant, soit les propriétaires, soit l’apparence des maisons, ont pu se produire au cours des quarante dernières années.


Dans la première moitié du XIXe siècle, l'histoire du moulin Grenier sera intimement liée à celle de la maison du même nom. Sur une partie du lot 31 et en face du moulin, également acquis en 1822 de François Grenier père, François Grenier fils et Adélaïde Pichet, sa femme, construiront leur maison. Vingt-sept ans plus tard, François Grenier, leur fils, également meunier, héritera des deux bâtiments.

La « maison du meunier » était composée d'un carré original de 27’ X 27’, fait de pièce sur pièce assemblées à queue d'aronde. Pour suivre les différentes modes du temps, elle s'est successivement habillée de papier noir, de planches verticales, de papier brique et de bardeau d’amiante. L’intérieur, par contre, a peu changé ; on retrouve toujours les murs de planche embouvetée, de différentes largeurs et couleurs.

Le carré original s'est allongé, du temps des Lebeau, d'une cuisine hiver-été. Par la suite, un poulailler a réuni le hangar, situé plus à l’arrière de cette cuisine. Aujourd'hui, une ajoute servant de logis s'est substituée au poulailler et s'intègre de façon harmonieuse à la maison.

La maison originale est coiffée de deux cheminées et d'un toit de tôle en baguette d'où s'avance une lucarne unique à huit carreaux. Le toit à deux versants s'avance vers l’avant pour recouvrir la galerie à sept colonnes ; à l’arrière, il est coupé à cause de la cuisine ajoutée. Le plancher de la galerie est embouveté et assez élevé.

De nombreuses ouvertures sont dispersées par paires et de façon symétrique à l’extérieur de la maison : deux fenêtres en façade et quatre sur chaque mur de pignons. Les vitres à carreaux des portes d'entrée sont travaillées, sur leur face extérieure, d'un très joli motif.

Le solage de ciment a été refait vers 1900, selon le propriétaire actuel. Le plancher du rez-de-chaussée est passablement élevé et repose encore sur cinq demi-troncs d'arbre recouverts de leur écorce. Des clous sont utilisés pour assembler les planches.

Trois pièces se partagent le rez-de-chaussée : la cuisine attenante, une chambre et un salon-double. Dans la cuisine, un vieux poêle à bois de modèle Royal Victoria, acquis récemment, réchauffe la maison et sert à la cuisson. Les encoignures du chambranle des portes, fenêtres et armoires de la pièce sont arrondies dans les coins selon un même motif.

L'escalier en bois est central et mène aux trois chambres de l’étage; on aperçoit, dans la chambre, du côté nord de la maison, la cheminée qui s'arrête au plancher de l’étage. Le plafond est fait de deux façons différentes : du côté nord de la maison, il est à couvre-joints, et de l'autre côté, il est fait de planches simples.

Les plafonds, murs et planchers de bois, que l'on retrouve partout dans la maison, conservent un cachet ancien. Les meubles antiques et d’un goût exquis, qui décorent la maison, font aussi revivre les beaux jours de la résidence du meunier.

Nicole Mascherin, Lucien Leblanc

Recherche sur la patrimoine de Repentigny, Repentigny, 15 nov. 1978, Lucien Leblanc et collaborateurs, p 9-10. Document déposé à la Ville de Repentigny.

⇧ Ce site est hébergé gratuitement @
@