PATRIMOINE BÂTI, VILLE DE REPENTIGNY

MAISON DÉZIEL-LABRÈCHE

509, rue Notre Dame, Repentigny, Qc (Lot : 76-8)


Le texte qui suit est un extrait d’un document réalisé sous la direction du Père Lucien Leblanc, entre 1975 et 1978. Le lecteur comprendra alors que plusieurs changements concernant, soit les propriétaires, soit l’apparence des maisons, ont pu se produire au cours des trente dernières années.


Vouloir dater un édifice avec précision est très complexe. Nous savons qu'en 1753, il existe déjà une maison de pierres sur cette terre. En 1772, la maison est très bien décrite : « maison de pierres de trente pieds carrés Couverte en planche, plancher haut et bas garni de ces châssis et contrevents le tout ferré, la ditte maison écartelée dune cloison, formans une chambre, une cuisine et deux cabinets garnie de leur portes toutes ferrés ainsi que la porte d'entrée… » (1). En 1785, elle est signifiée comme étant « une vieille maison de pierres d'environ trente pieds carrés... » (2). Serions-nous face à une demeure de construction plus récente? Il est difficile de l'affirmer. Certains éléments architecturaux de la maison relèvent de l'habitat en Nouvelle-France.

Le volume de l'édifice est presque carré. Il fait face au fleuve et le niveau du rez-de-chaussée est un peu plus élevé que la surface du sol.

Elle présente trois fenêtres et une porte non centrale en façade. L'arrière est percé de deux fenêtres. Les murs pignons renferment quatre ouvertures. Celles situées à l'étage sont de très petites dimensions. Même si les doubles châssis sont récents, ils ont gardé leurs chambranles d'origine. Les châssis intérieurs sont à grands carreaux.

Son toit à deux eaux, recouvert de tôle à la canadienne galvanisée, présente un angle moyen. Cette maison se caractérise par une corniche très faible. Le larmier déborde légèrement les longs-pans.

Deux cheminées à disposition symétrique s'insèrent dans les murs de pignons perçant la ligne faîtière. Elles sont à souche double et très hautes comparativement à la ligne du toit.

Des poutres de soutien, d'une longueur approximative de 3’, sont apparentes dans les murs pignons, à la hauteur du larmier. Trois esses apparaissent en façade et deux à l'arrière pour éviter l'écartement des murs.

Cette maison retient l'attention. Elle est un bel exemple d'architecture d'inspiration française. Elle possède une originalité peu commune. Si sa visite s'était avérée possible, elle nous aurait sûrement dévoilé des secrets. (3)

Carmen Lefebvre, Lucien Leblanc

1. Coron, 22 janvier 1772.

2. Raymond, 15 mars 1785.

3. Recherche sur la patrimoine de Repentigny, Repentigny, 15 nov. 1978, Lucien Leblanc et collaborateurs, p. 24-25. Document déposé à la Ville de Repentigny

Note complémentaire :

Ce lot fut concédé vers 1675 à Gilles Monin dit Lafleur, marié à Marthe Richaume en 1679. La terre passa à Charles Déziel dit Labrèche, marié à Marie-Anne Janot le 17 juin 1715. Charles fut inhumé en décembre 1748 et la terre passa au curé de la paroisse, Messire Philippe D'Ailleboust.


Son plan presque carré de 33’ X 31’ et ses cheminées massives, légèrement élargies en trompe-l’œil, témoignent de l’ancienneté de cette maison.

Repentigny, Répertoire des immeubles traditionnels, Été 1975, Ministère des Affaires culturels, Direction général du patrimoine, 1979

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