PATRIMOINE BÂTI, VILLE DE REPENTIGNY

BUREAU DU MOULIN CUSHING (ST. LAURENCE MILLS)

460, rue Notre-Dame, Repentigny, Qc (Lot 88)


Le texte qui suit est un extrait d’un document réalisé sous la direction du Père Lucien Leblanc, entre 1975 et 1978. Le lecteur comprendra alors que plusieurs changements concernant, soit les propriétaires, soit l’apparence des maisons, ont pu se produire au cours des quarante dernières années.


Théophilus Cushing, marchand de bois, de Frankfort, dans l'État du Maine (États Unis) est le premier à s'intéresser à l’établissement d'un moulin à scie à Repentigny. En 1858, il obtient plusieurs privilèges de Messire Jean-Baptiste Labelle, curé de la paroisse de Repentigny; entre autres, celui de construire deux quais sur le côté nord-ouest de l’Île Lebel, dont l'un sera situé au sud de l'Île et l'autre en face du futur site du moulin. Les servitudes mentionnées lors de la passation de ce contrat ne tiennent qu'à la condition « que ledit Cushing achèterait dans le voisinage des lieux un terrain pour y bâtir des moulins » (1) . II acquiert effectivement un lot de terre de Michel O’Brien, le 24 septembre l858, « de deux arpents trois perches et 2’ de front tenant sur le devant au Chemin de la Reine, en profondeur au fleuve St-Laurent, d'un coté à une terre possédée par le curé de la Paroisse de Repentigny et de l'autre coté à Amable Deschamps ». (2) Un an plus tard exactement, nous savons que les travaux de construction de la scierie sont terminés car, il est dit « Avec un moulin à scie et ses accessoires maintenant construits sur ledit terrain les baunes et les billots qui sont maintenant arrêtés dans un petit chenal passant près du dit moulin avec de plus une maison et autres dépendances construites sur ledit terrain ». (3)

Cette citation nous donne de plus un bref aperçu de l’établissement, en somme, assez considérable pour l’époque : un moulin à scie fonctionnant à vapeur avec ses accessoires ainsi qu'une maison d'habitation et ses dépendances. (4)

L'exploitation de cette scierie à Repentigny ne dure cependant pas très longtemps. Le début des opérations remonte à 1859. En 1891, on ne fait plus mention du moulin : « A lot of land situated on the parish and Seigniory of Repentigny... with the dwelling house and such other building as are presently erected on said of land…». (5) C'est l’incendie qui a mis fin à cette industrie. Le fait est mentionné au rôle d'évaluation pour l’année 1894. (6)

Lucien Leblanc

1. Mentionné dans une vente de Natham B. Gibbs et Benjamin Bargess à Theophilus K. Cushing, 30 déc. 1864

2. Vente de E. Leverett à The Charlemagne and Lac Ouareau Lumber Co., 15 janv. 1891

3. F.X. O'Brien, 22 sept 1858

4. F.X. O'Brien, 24 sept 1858

5. F.X. O'Brien, 10 octobre 1858

6. Recherche sur la patrimoine de Repentigny, Repentigny, 15 nov. 1978, Lucien Leblanc et collaborateurs, p. 36-37. Document déposé à la Ville de Repentigny


ÉDIFICE CUSHING (suite)

460, rue Notre Dame, Repentigny, Qc (Lot 88)


Le texte qui suit est un extrait d’un document réalisé sous la direction du Père Lucien Leblanc, entre 1975 et 1978. Le lecteur comprendra alors que plusieurs changements concernant, soit les propriétaires, soit l’apparence des maisons, ont pu se produire au cours des trente dernières années.


Cette maison imposante, sise en bordure de la rue Notre-Dame, servit pendant de nombreuses années au logement des employés du moulin à scie. Cependant, elle est très complexe à dater. Car, lors de la vente d'un terrain de Michel O'Brien à Theophilus Cushing, pour ériger un moulin à scie, ce dernier jouira : « de la moitié de la maison érigée sur ledit terrain, à prendre cette moitié au nord-ouest, avec aussi la jouissance et usage des deux caves et de tout le grenier… ». (1) II y avait donc une maison de construite sur le terrain d'une grande dimension si l'on en juge par les deux caves. Par ailleurs, nous savons que Michel O'Brien était aubergiste. Il ne pouvait posséder une petite demeure. Mais, d'autre part, cette maison présente les caractéristiques d'un habitat américain. Sommes-nous, face à une démolition et à une reconstruction d'un édifice, vers 1860, ou à une rénovation de l’ancien édifice effectuée dans le pur style américain ?

Cette volumineuse maison, à deux étages, est actuellement (1978) divisée en logements. Recouverte en papier brique, elle cache sûrement un revêtement de bois à déclin. Le carré repose sur un solage de pierre et mortier percé de trois soupiraux et d'une entrée de cave, à l’arrière, intégrée à la maçonnerie et fermée par une porte faite de planches embouvetées.

Le toit à deux versants est recouvert de tôle à baguette. Sa pente est douce. Le larmier déborde à peine les murs avant et arrière. Une corniche prononcée excède les murs de pignon. Deux cheminées en brique prennent place sur le versant arrière, près du faîte.

Elle possède treize ouvertures en façade, dont une porte avec tambour. Il est évident que deux fenêtres, à l’avant, furent bouchées récemment (1978). À l’arrière, sept fenêtres anciennes subsistent encore. Les modifications nous empêchent de voir les autres. Les murs de pignons renferment 12 fenêtres et une porte au sud. Tous les châssis intérieurs ont douze carreaux et les doubles châssis n'en ont que six. Une annexe a été ajoutée à l’arrière, il y a plusieurs années, car le solage est identique au carré original de la maison. (2)

Carmen Lefebvre, Lucien Leblanc


(1) F. X. O'Brien, 24 sept 1858

(2) Recherche sur la patrimoine de Repentigny, Repentigny, 15 nov. 1978, Lucien Leblanc et collaborateurs, p. 38-39. Document déposé à la Ville de Repentigny

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